« L’homme doit chercher le bonheur, enseigner les moyens pour l’acquérir, et guider les autres vers le bonheur »
Jabran Khalil Jabran
Comment être heureux ?
Voici une très bonne question dont il faut se poser. N’est-ce-pas ?
On sait qu’en tant qu’êtres humains on cherche à éviter la douleur, et acquérir le plaisir par tous les moyens possibles. C’est un mécanisme de survie très profond.
J’ai la certitude que le bonheur est l’un des niveaux de plaisir les plus suprêmes, et qu’on doit lui concéder plus d’efforts, de temps et d’énergie afin de l’acquérir.
Beaucoup d’entre nous pensent qu’ils savent très bien de quoi s’agit t-il. Pourtant, ils ont des perceptions sur le bonheur qui sont basées sur des idées erronées.
Dans cet article, je vais prendre chacune de ces idées fausses et l’évaluer.
Mythe 1 : le bonheur et le plaisir sensoriel sont la même chose.
Les plaisirs sensoriels se caractérisent par le fait qu’ils sont immédiats avec des durations limitées. Et qu’ils sont liés directement aux émotions positives, et à certaines hormones telles que la Dopamine.
Exemples d’activités qui génèrent le plaisir sensoriel : un orgasme, boire un café, manger une tarte aux pommes, voir un film etc.…
Les plaisirs sensoriels, comme tu peux le constater, n’ont pas besoin de beaucoup d’efforts, ni de réflexion.
Le plaisir de goûter la première fois une crème glacée est moins intense que la 2ème fois. Avec la 4ème fois ça disparaît complètement…
C’est ce qu’on appelle le processus de l’adaptation. Car les cellules nerveuses sont liées à des connexions qui réagissent aux nouvelles informations, et quand des événements ne contiennent aucune nouvelle information elle n’est plus excitée.
On a même découvert qu’à l’intérieur de notre cerveau, il y a une zone qui s’appelle « air de Broca ». Son mécanisme se résume dans le fait que tout ce qui est devenu prévisible, le cerveau porte moins d’attention sur lui. C’est la loi de concentration.
Malheureusement, le consumérisme – comme étant un des résultats du Néolibéralisme – contribue depuis des dizaines d’années à la propagation de ce qu’on appelle « la philosophie hédoniste ». Les publicités ne font qu’aggraver la situation.
Cette philosophie correspond au fait que le bonheur constitue l’ensemble des plaisirs qu’on acquiert dans la vie et que plus on obtient des petits plaisirs, plus la qualité de notre vie est meilleure, donc, plus on est heureux.
Q(B) = N(P) – N(D)
Q(B) : la qualité du bonheur
N (P) : Nombre de plaisirs (bons moments)
N (D) : Nombre de douleurs (mauvais moments)
Résultat : Des milliers de personnes ont cette idée erronée à propos du bonheur. Ils vivent dans une sorte de « moulin de plaisir » qui ne finit jamais. Ils confondent succès et bonheur. Mais dès qu’ils obtiennent ce qu’ils voulaient, ils s’en lassent assez rapidement et n’en veulent plus.
Ils pensent qu’ils se rapprochent du bonheur alors qu’au contraire ils tournent au rond. Le pire, c’est que le moulin ne s’arrête jamais. Bاeaucoup de fois, ils finissent par être frustrés, émotionnellement instables et même déprimés…
Le plaisir sensoriel est la forme la plus superficielle de la satisfaction de la vie. Est donc la plus facile à obtenir et la plus facile à perdre aussi.
Pourtant, 90% du Marketing de nos jours est focalisé sur le plaisir (jetez un coup d’œil sur les publicité et vous allez voire), Par conséquence, on utilise ce plaisir en tant que distraction et médication de soi.
Quand l’axe de ta vie est fixé sur les plaisirs, tu n’es qu’un consommateur. Tu n’investis rien pour le futur et tu n’accumules pas de ressources pour la vie.
Lire aussi : Comment lutter contre le stress ?
Dans son bouquin « le Bonheur authentique », Martin Seligman le fondateur de la psychologie positive, a écrit : « Au contraire du plaisir, le bonheur est quelque-chose de plus durable, plus profonde, car on a un véritable investissement. »
Mythe 2 : le bonheur vient de l’extérieur.
Une vieille légende hindoue raconte qu’il y eut un temps où tous les hommes étaient des dieux.
Mais ils abusèrent tellement de leur divinité que Brahma, le maître des dieux, décida de leur retirer le pouvoir divin et de le cacher à un endroit où il leur serait impossible de le retrouver. Le grand problème fut donc de trouver une bonne cachette pour ce pouvoir divin.
Les dieux mineurs furent convoqués à un conseil pour résoudre ce problème, et proposèrent ceci : « Enterrons la divinité de l’homme dans la terre. »
Mais Brahma répondit : « Non, cela ne suffit pas, car l’homme creusera et la trouvera. »
Alors les dieux répliquèrent : « Dans ce cas, jetons la divinité dans le plus profond des océans. »
Mais Brahma répondit de nouveau : « Non, car tôt ou tard, l’homme explorera les profondeurs de tous les océans, et il est certain qu’un jour, il la trouvera et la remontera à la surface. »
Alors les dieux mineurs conclurent : « Nous ne savons pas où la cacher, car il ne semble pas exister sur terre. Où dans la mer un endroit que l’homme ne puisse atteindre un jour. »
Alors Brahma dit : « Voici ce que nous ferons de la divinité de l’homme : nous la cacherons au plus profond de lui-même. Car c’est le seul endroit où il ne pensera jamais à la chercher. »
La légende dit que depuis ce temps-là, l’homme a fait le tour de la terre. Il a exploré le monde et la lune, escaladé les plus hautes montagnes, plongé dans les profondeurs des océans et foré la terre, à la recherche de quelque chose qui se trouve en lui.
(D’après Éric Butterworth, Découvre la puissance en toi)
Depuis l’enfance, tes parents, et la société évidement, t’ont fait croire que le bonheur il faut le chercher.Ton point de repère est que tu es naturellement quelqu’un de malheureux et que tu dois chercher le bonheur « ailleurs ». Ton bonheur est partout sauf à l’intérieur de toi. Alors que c’est tout à fait le contraire.
Ne cherche pas le bonheur dans un iPhone, une Lamborghini, ou une grande villa. Tu ne vas pas le trouver là-bas. Tu n’as pas à être dépendant de rien afin d’être heureux, tu dois juste le croire.
Mythe 3 : Il faut des conditions pour être heureux
En tant qu’être humains, on agit avec chaque situation selon nos propres croyances sur nous-mêmes et sur les autres. Mais aussi nos croyances sur ce qui doit arriver afin que nous puissions sentir bien.
Je me rappelle du temps ou je reportais mon sentiment de bonheur, jusqu’à ce que mes conditions pour le bonheur soient atteints. C’étaient des conditions strictes que je mettais. Quand j’aurais X je serais heureux, alors que pour être malheureux JE NE METTAIS AUCUN CRITÈRE!
Je ne savais pas que je liais mon sentiment de bonheur avec ce qui est hors de mon contrôle. Ce qui me faisait plus de douleur dans ma vie. Car j’avais plus de raisons de me sentir mal que de me sentir bien. Sachant que je considérais déjà la valeur du bonheur une des valeurs les plus importantes dans ma vie.
Si tu décides que le sentiment de bonheur est attaché à des choses qui vont dans le sens de ce que tu as planifié, tu ne vas pas toujours atteindre cette valeur. Car la vie est une chaîne d’événements changeables parfois même imprévisible (et oui!). Bref, tu n’as besoin ni de conditions, ni de critères pour être heureux.
Mythe 4 : Etre heureux dépend des autres personnes
On a longtemps été victime de cette croyance qui dit que le bonheur dépend des autres personnes. Prenons le cas de l’amour : les séries à la rose, et les films romantiques, nous ont fait comprendre que l’amour n’est vrai que quand on est dépendant de celui qu’on aime. Alors que ce n’est que l’envie de combler le vide qu’on a l’intérieur, et ça devient non seulement une dépendance mais aussi une obsession parfois.
Il est temps de dire qu’on a besoin de personne pour être heureux. Si on pense que quelqu’un est la source de notre bonheur, on doit réfléchir là-dessus, et arrêter de penser que ça vaut dire qu’on s’aime.
Le véritable amour n’empêche pas l’indépendance, au contraire il l’encourage.
Ceci s’applique sur l’amitié aussi, ainsi qu’à nos relations familiales. On peut se sentir mieux en présence de nos amis, nos parents, nos frères ou nos enfants. Mais ils n’ont pas la clé de notre bonheur sauf si c’est nous même qui nous la donnons. Certes, nous pouvons la reprendre si nous voulons.
Mythe 5 : Le bonheur artificiel est un vrai bonheur
Le bonheur artificiel est une illusion. La drogue et l’alcool nous font croire qu’on est dépendant des substances purement chimiques. Ce qui est pire, car non seulement on n’a aucun investissement, mais c’est aussi quelque-chose auquel notre corps n’a pas été habitué avant notre première dose, car ce n’est pas naturel.
Ça n’a rien à voir avec le vrai bonheur, on fait activer des hormones d’une manière qui n’est pas naturelle. Et vu que « l’air de Broca » est déjà activé, notre corps s’adapte quand il s’habitue. Et à chaque fois, il demande une dose plus grande afin d’avoir un effet similaire. A chaque fois, et Hop on est accro !
Comme un accro à l’Héroïne m’a dit une fois : « Tu passes le reste de ta vie à la recherche de cette première dose …».
Il est temps d’arrêter de voir le bonheur en tant que tel. Ceci ne va engendrer que la frustration, la déception et peut-être même la dépression si ça continue comme ça pendant longtemps. Il est temps de décider d’être heureux et de savoir qu’on le mérite bel et bien.
Et pour finir, voici un article du site Motive-toi qui parle des habitudes que tu ne vas jamais trouver chez les personnes heureuses :
Voici ce que les gens qui savent comment être heureux ne font jamais
Tu as des amis qui croient encore en ces idées fausses sur le bonheur ? Partage cet article avec eux !